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Le Blog de Babasse
19 mai 2008

Les enseignements de La Loupiote

    Je ne m'attendais pas à un concert facile, j'ai été servi. Dès le discours d'introduction j'ai bien senti quelques timides sourires tout le contraire d'entendus: chez les inconnus du public comme chez les camarades de l'IUFM. Au dernier passage à la Cave Poésie, au même moment, un monsieur du premier rang avait déjà le fou-rire. Edifiant. Et instructif. A chaque public suffit sa peine !

    Les tenanciers m'avaient en quelque sorte prévenu: à La Loupiote il faut de la musique festive. Les gens qui viennent ont avant tout envie de prendre une bière et discuter avec les potes. On ne vient pas ici pour voir un spectacle. On vient pour boire des coups en musique. Et puis, l'enivrement aidant, les musiciens s'échauffant, tout le monde finit par dansouiller avec enthousiasme.

    Ce ne fut pas le même scénario. Tout le monde ou presque papotait ça c'est sûr. Et si je parvenais à capter l'attention une ou deux chansons par ci par là, j'avais la fâcheuse impression de décevoir les attentes. Quelques petits tubes tout de même, mais dans l'ensemble c'est comme si l'assistance ne me trouvait pas sympathique, ne prenait pas mes textes au second degré comme il se devait. Juliette m'a expliqué aussi qu'à plus de deux mètres de l'estrade, les paroles devenaient inaudibles... Dès lors je ne pouvais chanter que le mythe de Sisyphe !

Cet échec était totalement prévisible. Mais je me rends compte que je me sens quelque part plus proche du concert festif de bar que du spectacle assis à textes. Donc je crois que je vais faire évoluer mes chansons vers un concept plus Boby Lapointe:

- Des paroles qu'on suppute intéressantes et subtiles et qui ont même superficiellement un attrait.

- Des paroles qu'on peut mettre de côté pour se laisser entraîner par un accompagnement sautillant et gai.

Donc vous voyez j'espère l'évolution de l'escargot:

- j'ai résolu le dilemme beau/comique: l'un n'empêche pas l'autre.

- je suis dans les dilemme péchu/mou, et bourrin/subtile.

    Et puis j'ai envie de jouer en groupe de plus en plus, comme un retour aux sources de la pop étudiante avec en modèle parmi les modèles: le vieux Tom Waits, toujours aussi beau et dans le coup à mes yeux. Celui qui vous fait croire qu'on peut rester éternellement jeune sans refuser de vieillir. Tout le contraire de Mick Jagger.

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Commentaires
F
en fait ce sont moins des "réflexions" que des sensations : pardonne moi pour cette ponctuation grammatisant le texte
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B
merci pour les propositions<br /> on sent que tu prends plaisir à l'écriture et tes réflexions rejoignent en partie les miennes<br /> <br /> c'est ton nouveau style les deux points partout ?<br /> <br /> bises.
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F
"- j'ai résolu le dilemme beau/comique : l'un n'empêche pas l'autre.<br /> - je suis dans les dilemme péchu/mou, et bourrin/subtile."<br /> <br /> "insoutenable légèreté de l'être" : ton billet me fait faire ce lien vers ce titre d'un roman de Kundera que je n'ai pas (contrairement à d'autres) lu et qui suivant le dilemme lourd/léger demande : qu'est ce qui est lourd ? qu'est ce qui est léger ? ce qui est léger ou ce qui est lourd ? le léger n'est jamais lourd ? et le lourd jamais léger ?<br /> <br /> Du coup : concrètement : mouvement : quand le public rigole : d'une certaine manière : en rajouter : je pense à quelques "comiques" qui interpellent le public : ceci fait rire le public.<br /> <br /> ça marche semble-t-il aussi bien en politique qu'en musique et ça rejoint bien le dilemme kitsh/beau : l'un n'empêche pas l'autre et le patron d'une des salles de concerts précitées que je n'ai pas lu non plus est peut-être en fait aussi fin que Kundera.<br /> <br /> Du coup, proposition/scénario d'intervention et d'interaction avec le public au sein de ta performance : interroger le public du style : <br /> <br /> - "mais arrêtez de rire" <br /> - "ah ça vous fait rire"<br /> <br /> réaction du public : rires<br /> <br /> Continuité : en rajouter : balancer une bande son : je pense à un morceau de rap ultra violent.<br /> <br /> réaction du public:applaudissements/enthousiasme.<br /> <br /> Puisque : si jusqu'à présent le rap et les musiques électroniques arrivent à faire sens dans les oreilles du public en intégrant et en mixant les données de toute la musique pop/populaire nous sommes arrivés à un stade où si la musique populaire/pop (so : du public) veut garder-entretenir-conserver une raison d'être : c'est à dire : faire sens en situation elle peut/doit aussi à son tour intégrer les données du rap et de la musique électronique sans pour autant s'enfermer ni se faire enfermer dans un genre, au contraire. Et la méthode de la bande son préenregistrée me semble assez simple et convenir : un sampler, un bouton et si le public n'est pas content : appuyer sur le bouton.<br /> <br /> Ensuite, on peut généraliser ce principe d'interactions avec le public avec d'autres sons : <br /> <br /> - extraits de "critique de la raison pure"<br /> - voix étranges<br /> - sons d'ambiance<br /> - voix d'instituteur<br /> - musique de game boy<br /> <br /> Sons à intercaler entre/dans les morceaux de Babasse pour faire rire le public (quand il est là et qu'il réagit, ou pas, ou mal...) et-ou pour le rendre un peu plus attentif c'est à dire : à l'écoute : c'est à dire englobant : c'est alors à dire : aimant et alors : participant : comme un auteur-le public.<br /> <br /> Bises,<br /> François
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