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Le Blog de Babasse
21 juillet 2006

L'avènement du groupe Petticoat (1991-1993)

J'avais d'abord été sorti de ma chambre par mon frère qui m'invita à entrer dans son groupe, fondé avec le voisin du dessus harmoniciste. J'y fis mes preuves. Et puis il y eut donc cette sorte d'audition, un certain mois de novembre 1991. Christophe le batteur de circonstance et Julien et sa guitare folk m'attendaient en bas de l'immeuble. J'avais descendu ma télécaster et mon ampli montarbo, et nous partîmes à pied (personne n'avait encore son permis) dans le froid à l'assaut des rues arcueillaises. Objectif: le manoir de Stéphane, un pote du basket de Julien, joueur de contrebasse, chanteur, et accessoirement auhtentique "chef" de ce groupe adolescent naissant. Lui et Julien étaient les seuls "déguisés" à la mode rockabilly. Le manoir des parents de Stéphane donnait sur la voix ferrée, et nous écoutions "Midnight Train" sur une vieille platine rangée dans l'armoire. N'était le buste de Lénine à côté de la gomina, on s'y serait vraiment cru, aux Etats-Unis dans les années 50. Nous jouâmes dans cette chambre des nuits durant, carburant à la goutte que Julien ramenait de sa réserve rurale dans une petite fiole.

Ils répétaient des standards d'Elvis, et autres, et on ne peut pas dire que c'était vraiment ma tasse de thé. En fait il m'a fallu me rapprocher des premiers enregistrements des Rolling Stones pour arriver à plaquer quelques gimmicks timides rock'n'roll qui pouvaient coller. Quelques solos suffisèrent pourtant à m'imposer à grandes pompes dans la formation. Il faut dire qu'on n'était tous pas des foudres. Stéphane avait une très belle voix ronde, et un bon accent anglais. Le style et la touche contrebasse en jetaient aussi. Bref, je ne connaissais pas ce style mais cette nouveauté et le début d'une aventure essentiellement humaine m'extasiaient au plus haut point. Moi qui jouait de la guitare comme PJ Harvey, je devais réinventer mon jeu de guitare en repartant de la base. Mais très vite je me suis senti étriqué et frustré dans un rôle de second guitariste sensé apporter des solos dans un genre où les "traits" (autrement dit la virtuosité) m'étaient imposés finalement. J'aimais l'idée d'être un groupe de rockabilly, et nos premiers concerts dans des soirées de potes à eux m'émoustillèrent forcément, mais je n'étais pas très à l'aise. Heureusement l'évolution ne tarda pas à arriver. Pour cause de révision de médecine, Stéphane fut interdit de grosses répettes par sa mère. Alors on s'amusa un temps en jouant un peu de vieux funk, et en échangeant les instruments. Et puis, courant été 1993, le groupe se donna enfin un nom, "Petticoat" (un quartier de Londres), et nous décidames d'emprunter le chemin de la pop. Anglaise puis française. La "cassette verte" enregistrée sur mon 4 pistes ce même été au manoir de Stéphane, témoigne de cette évolution: quelques vieux standards r'n'r, un peu de jazz années 30, et puis nos premières compos, entre Beatles, Morrissey et le burlesque juvénile. Je formais en quelque sorte avec Stéphane le duo Lennon-McCartney, même si ça va énerver Julien, de lire ça. Les deux années qui vont suivre représentent l'âge d'or du groupe et de ma carrière artistique jusqu'ici.

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