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Le Blog de Babasse
2 juillet 2007

Conférence de presse

Bonjour tout le monde. Comment fait-on, je réponds à vos questions messieurs et mesdames les journalistes ? Bien alors je vous écoute:

- Comment vous sentez-vous cinq jours après l'annonce de l'échec ?

Ca va mieux: plusieurs sentiments se sont succédés des premières minutes de la mauvaise nouvelle à ce matin. Ce week-end j'ai pu me changer les idées en faisant une grosse fête à la campagne.
Mercredi dernier les résultats sont arrivés en avance sur internet. J'ai mis plusieurs minutes à me rendre à l'évidence. En fait je suis parti du haut de la liste alphabétique et avec le "le" de Mlle je croyais régulièrement voir des noms de famille en "Le quelquechose", si bien qu'il me semblait qu'ils avaient dispatché les noms en deux mots commençant par Le: Le Binet avec chez les B, Le Corre chez les C. Selon ma fameuse logique illogique. Enfin bref: j'étais dans la confusion, je progressais lentement, croyant le faire méthodiquement alors que je me fourvoyais. Pour la liste des admissibilités, j'avais retrouvé mon nom par hasard en remontant après un balayage trop rapide. Là j'ai pris mon temps et je croyais vraiment finir par voir mon nom. En fait il n'y avait qu'un nom de famille commençant par L et en deux mots. Sans compter cette fille qui s'appelait Vaillant. Quand j'ai réalisé cela j'ai compris que j'étais bel et bien au bout du bout de la liste. Je n'étais pas admis...

C'est une sensation horrible. J'avais fini par être presque convaincu que j'allais être pris, alors pourtant que j'avais rencontré plusieurs personnes collées plusieurs fois à l'oral. Rien n'y a fait. Je croyais à ma bonne étoile.

Mon impression d'après ce coup dur de l'instant d'après, ça a été l'impression d'avoir été floué, d'avoir gâché du temps pour rien, l'envie de recommencer l'oral tout de suite sans avoir à repasser par l'écrit, toutes ces étapes d'un marathon d'un an où l'incertitude finit par vous user nerveusement. J'ai vraiment tout donné sur la fin et ça m'a parut très long.

Aujourd'hui je commence à arriver à me représenter l'année qui va venir, à accepter de l'envisager, et de prévoir une stratégie.

- Justement quelles leçons tirez-vous de vos résultats, quelles sont les causes de votre échec ?

Quand j'analyse mes notes ça me semble limpide: 13 en français, 11.5 en maths, 10.5 en Histoire-géo/Sciences, ça c'est pour l'écrit, puis 16 en anglais, 9 en sports et 7 à l'oral pro (dont seulement 8 en musique). On peut se dire que j'aurais pu gagner plus de points à l'écrit ou en sports (il m'en manque 20 en tenant compte des coeff pour être admis) mais je crois que ce que tout le monde me disait était vrai: il ne faut pas se planter à l'oral pro. C'est pourtant ce qui m'est arrivé. Donc l'année prochaine je dois avoir surmonté, dépassé les erreurs que j'ai commises à cette épreuve.
Or je n'ai pas encore réussi à comprendre toutes les raisons qui ont abouti à ce 6/20 en analyse de textes/entretien et 8/20 en musique (chant+exposé préparé à l'avance + écoute/analyse de morceau). Mais il y en a d'évidentes:
1) Pendant l'heure de préparation j'ai peiné à lire les deux textes et à en tirer les idées essentielles, j'ai fauté par manque de stratégie: je croyais perdre du temps en réumant à l'écrit les arguments de ces textes. Du coup j'ai juste surligné les passages importants. Et je n'ai tiré finalement que quelques passages mal reliés entre eux. J'ai eu du mal à me faire une juste image des tâches ordonnées à accomplir pendant cette petite heure remplie de stress. J'y suis entré hésitant, et ça c'est déjà un gros point noir. Je ne savais pas quel plan d'exposé bateau avancer, et je ne savais dans quelle mesure j'allais tout rédiger à l'avance ce que j'allais dire. Une heure pour rappatrier et incoprorer des connaissances personnelles théoriques et pratiques à l'analyse des textes. Ce mélange hétrogène je n'avais pas les réflexes pour que ça coule de source. Constituer un devoir qui tient debout et qui corresponde à un exposé de dix minutes dans la foulée. Ca m'a semblé impossible.
Ainsi j'ai débarqué devant le jury avec une intro foireuse un plan bancal et peu de choses à dire. Mais j'ai cru sauver les meubles par une improvisation confortée dans la communication. J'avais des gens en face de moi je pouvais donc leur parler, ce n'était pas un miroir ça m'a finalement aidé dans un sens. J'ai réussi à dire des choses, à enrober un exposé et puis à répondre à leurs questions. Je croyais répondre correctement à leurs questions. Elles étaient compréhensibles, assez simples.
Mais sans doute mon exposé sortait du cadre des critères d'évaluation: j'en ai parfaitement conscience: je n'ai pas résumé les textes, je les ai peu utilisés je n'ai pas avancé d'expériences personnelles, je n'ai pas dit grand chose au fond. Le sujet des textes c'était "Langage et Connaissance du monde". Sâchant que "Connaissance du Monde" est un domaine du programme de maternelle, j'aurais dû prendre le temps de redéfinir ses composantes. Je ne l'ai pas fait.
Donc je me dis que j'étais trop mal parti pour inverser la tendance. Pour eux tout a été clair dès le début. Et mon éventuelle aisance orale (faire des belles phrases, tenter de bien nommer les concepts) ne les a pas embobinés au contraire. Ils ont bien vu que j'avais du mal à définir concrètement et à appliquer dans la pratique de classe tous les concepts d'enseignement que j'avais potassés jusqu'à l'écoeurement via le flot de bavardage des bouquins du cned.
Pour la musique mon projet de faire un cédé de chansons en classe sur le thème des cinq sens ne leur a visiblement pas plus: irréalisable, trop global là aussi ? Je ne sais pas. Je pense aussi que quand ils ont décidé de saquer (sâchant que c'était un jury unique pour l'oral pro + musique) ils saquent le tout, sans différencier les deux épreuves.

Pour résumer: l'année prochaine je dois vraiment me concentrer sur l'épreuve d'oral pro (sans négliger le reste et les écrits bien sûr) et être certain d'avoir compris ce qu'ils veulent et la stratégie de l'heure de préparation qui est capitale. Et en parallèle je dois impérativement faire des stages d'observation plus longs en école. Car c'est l'image pratique qui m'a fait cruellement défaut et qui a plombé ma confiance.

- Et la musique dans tout ça ?

Avoir eu 8/20 en musique c'est déprimant mais c'est surtout symbolique: on avait beau me dire que j'allais cartonner étant musicien, cela montre bien à quel point la connaissance de l'épreuve et des attentes implacables du jury est seule maître.
Si vous voulez parler de ma carrière de musicien, elle me semble à des années-lumière de la réalité désormais. Comme je le spécifiais dans le dernier billet de mon autobiographie c'est une illusion qui m'a bien plombé ces dernières années. Quand je vois à quel point la dynamique des épreuves et des rencontres de ces derniers mois m'a redonné ce sentiment de faire partie à nouveau du monde et renforcé le projet de devenir instit, l'avenir est limpide: l'art restera un lobbie des heures perdues et c'est très bien comme ça. J'aurais des projets courts épisodiques ou échelonnés dans le temps. Je réapprendrai la patience et le goût des oeuvres muries.

- Mais alors que va devenir ce blog ?

Bonne question: vais-je vivre encore des aventures artistiques ? Bien sûr que oui mais ne faut-il pas que je rédéfinisse à nouveau le concept de ce blog ? Ne vais-je pas mettre fin à la carrière de Babasse pour laisser la place à un nouveau personnage ? Pourrai-je faire enfin cohabiter en bonne entente raison et passions ? Pourquoi pas après tout.

Donc après quelques relookages ce blog est reparti pour un tour !

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