Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Babasse
7 février 2007

Mots/Notes

Ma conviction c'est qu'une mélodie à l'heure actuelle ne peut plus être inédite, neuve. C'était surement déjà vrai à l'époque des Beatles vous me direz (qui découlaient entre autres de la musique classique), mais moi ça m'apparaît plus que jamais au grand jour. Voilà pourquoi il est plus que temps à mon avis que la dissonance et autres nouvelles formes d'expériences sonores se popularisent et c'est du moins ce vers quoi je tend personnellement. Et dieu sait si j'ai du mal: je continue majoritairement à écouter de la pop basique, ou de la chanson française. Vous me direz encore: pourquoi veux-tu t'évertuer à écouter des choses qui ne te plaisent pas plutôt que de continuer à écouter des choses qui te font plaisir ? Je répondrai que deux côtés en moi s'opposent: l'un est pionnier, a soif de nouveau, de moderne, d'aventure, et l'autre est nostalgique, conservateur, fidèle à toute ses familles. A la frontière entre les deux se situe la zone de transfert, le lieu ou l'inédit obscur et ardu évolue, se métamorphose en familier agréable. C'est une zone d'assimilation, de découverte, de purgatoire, qui va distinguer les oeuvres qu'on va finir par adopter et celles qu'on continuera de rejeter.

Et moi en tant que chanteur dans tout ça ? L'un me dit d'inventer cette nouvelle forme de chanson dont je vous parle depuis des mois et l'autre est celui qui chantonne des airs qui viennent naturellement dans la voiture et qui se dit: ouah super cette nouvelle mélodie, mon prochain album sera dans cette couleur, avec ce son-là, etc. Pourtant ce n'est pas de la création: cette mélodie que je crois tirer du ciel, que je crois unique parce que venant de moi individu unique par essence, est une resucée de resucée de resucée, un copié-collé neuronal. Alors vous me direz encore une fois: tu crois peut-être que tes mots, tes idées, tes concepts, eux sont un vrai cadeau du cosmos, et ont la virginité absolue ? Et non, bien sûr, alors pourquoi crois-je plus facilement au caractère inventif des mots sans forme pré-concue plutôt qu'à celui des mélodies que je trouve au hasard ? Pourquoi me crois-je actuellement plus libre, moins aliéné ou conditionné dans les mots (pas ceux corsetés dans le format classique de la chanson, car vous avez compris que de ce point de vue là je reste désespérément à sec) que dans les notes ? Autant de questions dont je n'ai pas aujourd'hui la réponse. Peut-être certains auront-ils quelque chose à me répondre ?

Publicité
Publicité
Commentaires
K
tu penses bien que je m'attendais un peu à ça. j'ai eu la faiblesse de préferer Le Forestier "être né quelque part" à l'oeuvre complète de Brian Adams. C'est vrai et ça m'a couté cher.
Répondre
B
"Genre la chanson française style reggae acoustique"<br /> pourtant j'avais cru comprendre que tu aimais assez le reggae pourri ?
Répondre
K
Puisqu'il y a le style qui fait que la même mélodie de Rezvani donne des choses différentes par des interprètes/arrangeurs différents, on peut inventer de la nouvelle musique sans inventer de mélodies nouvelles ou inédites. Ca passe aussi par la nouveauté harmonique : Coltrane joue my favourite things qui est mélodiquement une quasi comptine, c'est nouveau et renversant. En même temps, je sais, la tentative de renouvellement par le réarrangement, ça peut être nul. Genre la chanson française style reggae acoustique, ou musique des balkans , etc. Je me comprends.
Répondre

le blog de redim

Publicité
Archives
Publicité