Le monstre à 27 têtes

Dans une classe de CM 2 il y a toujours une fille grande asperge qui a grandi un peu trop vite au point de donner l'impression d'avoir redoublé quatre fois et puis à l'opposé un tout petit garçon haut comme trois pommes aux pommettes roses.

Je m'amuse à chercher à qui je ressemblais le plus. C'est impressionnant de les voir réciter un par un leur poésie au tableau. Je les trouve tous assez à l'aise et courageux. Je n'ai pas le souvenir d'avoir osé, ou qu'on m'ait imposé ce genre d'exercice, et bien des années plus tard à la fac j'étais encore incapable de réaliser un exposé oral correctement.

Récemment quelqu'un qui gardait des enfants le soir à la sortie de l'école se déclarait incapable d'envisager en gérér une trentaine en tant qu'instit. Je lui avais répondu alors que la difficulté ne s'additionnait pas et qu'une classe se comportait la plupart du temps en groupe d'individus et non en individualités. Quand je vois le monstre à 27 têtes amadoué miraculeusement par la maîtresse chez qui j'effectue le stage, je me dis que j'avais vu juste. Mais c'est l'expérience et une vigilance, un soutien, sans cesse renouvelés qui permettent d'obtenir cela. Car si la part sauvage du "monstre" se réveille, alors ça peut faire très mal effectivement.

Ce court stage m'a néanmoins motivé d'avantage, notamment par les aspects organisationnels du boulot. Sur ce qui me fait toujours tiquer rien ne sert de s'attarder à l'avance.