L'aventure vocale
On a la voix qu'on a. Avant qu'on imite la mienne en parlant avec le nez, je ne m'étais pas tellement questionné dessus. Pendant longtemps j'ai confondu avoir de l'oreille et avoir une belle voix, ce qui fait que parce que je chantais juste je pensais que ça suffisait pour en faire une voix de chanteur intéressant. Et puis quelques séances dans une chorale, ou quelques concerts où je peinais à me faire entendre, m'ont fait comprendre l'étendue de mes carences. Je me suis même rendu compte en essayant de prendre de l'ampleur, de jouer sur le souffle, la résonnance, d'utiliser différemment mes cordes vocales, que j'avais tout à réapprendre de la justesse, tout à apprendre de la puissance,...
Quelle est la part de l'inné et de l'acquis dans la voix ? Je n'ai personnellement toujours pas la réponse à cette question. En commençant cette année des cours de chant, je me suis buté sur un os de taille: j'ai trouvé la puissance mais toujours pas la couleur, toujours pas le timbre, toujours pas la rondeur. Ces derniers jours j'ai vu que je coinçais toujours sur un grésillement un peu nasillard, une sorte de blocage que j'ai înstauré depuis la nuit des temps. J'ai compris que j'avais empêché ainsi toute évolution. Quand j'entend le beau timbre naturel de juliette, j'enrage: à quoi me sert-il de maitriser la diction, le tempo, les nuances, s'il me manque l'essentiel ? J'espère que mes cordes vocales ne sont pas à l'image des bonzaïs, et que j'arriverai progressivement à déployer le son dans ma gorge. C'est un travail très difficile je pense et je ne sais pas à l'avance quelle marge de manoeuvre j'ai. Il me faudrait discuter avec un vrai pro de la voix pour savoir si je peux réellement espérer un jour améliorer mon timbre. Sinon je continuerai de faire avec ma souchonite.