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Le Blog de Babasse
20 janvier 2010

Scène 6

dessin_prison     Une par une les pièces électroniques arrivent à la chaîne sur un petit tapis roulant, et Marrandesh doit vérifier leur bon fonctionnement. C'est un travail répétitif et usant pour les nerfs mais qui lui permet de gagner 200 pécus par mois, juste de quoi se loger et manger à sa faim.

  •          - Alors l'artiste !, lui demande un camarade ouvrier. Raconte-nous un peu la vie au Palais du Grand Gogol...
  •          - Le Grand Kogol..., rectifie Marrandesh. Mais ne me parle plus de ce sinistre personnage qui m'a fait quitter le pays que j'aimais.

  •          - Tiens à propos, j'en ai entendu parler, de ton pays à la télé, ajoute un autre ouvrier. Un gars de chez toi vient d'être arrêté dans le quartier riche: il vivait tranquillement dans une immense villa et fricotait avec la mafia. Y'en a qui s'en font pas ! Quand on voit c'qu'on gagne ici ! Heureusement qu'il y a quand même une justice dans c'pays.

             « Bon sang, c'est Pierretouque! », se dit aussitôt Marrandesh qui va dès lors chercher à tout prix un moyen pour faire libérer son ami. Ce dernier a mérité la prison. Il risque au moins une peine de dix ans. Tant pis pour l'honnêteté et les risques que cela représente: Marrandesh va mettre au point pendant de longues semaines l'évasion de Pierretouque.

            Le jour J, Marrandesh va se faire passer pour un grand avocat afin de pénétrer dans la prison centrale. Pour cela il emploie tous ses talents d'imitateur (une de ses spécialités au Palais du Grand Kogol) et parvient à rencontrer Pierretouque en tête à tête.

    Ce dernier apparaît faible et amaigri. Il finit par reconnaître qui se cache derrière l'avocat.

  •         - Marrandesh, c'est toi ? Tu es venu. Il ne fallait pas. Tu avais raison. J'ai mérité mon sort. Je mérite de croupir en prison.

  •         - Ne dis pas de bêtises, répond Marrandesh, qui se met alors à chuchoter. Ecoute, je suis venu te sortir de là. Mais pour cela il va falloir que tu respectes mon plan à la lettre. Surtout prend cette petite télécommande. Elle va te permettre d'ouvrir toutes les portes de la prison. Je l'ai fabriquée en douce à l'usine, là où je travaille.

  •        Le plan s'est déroulé comme prévu. Guidé par Marrandesh grâce à une petite oreillette et grâce à la télécommande magique, à 5h30 du matin, un lundi 24 décembre, Pierretouque s'échappe de la prison par une porte dérobée. Il rejoint comme convenu Marrandesh sous le pont du quai de la Tourbe, alors que le soleil peine à s'élever au dessus des toits. Ils tombent bien sûr dans les bras l'un de l'autre. Pierretouque est en larmes.

  •          - Pardonne-moi, Marrandesh, je t'ai trahi et j'ai trahi notre idéal. Je ne crois plus en rien, je suis anéanti.

  •          - Allons, mon ami de toujours, me voilà finalement soulagé ! Il ne faut pas se laisser abattre. Nous allons repartir ensemble du bon pied.

  •         Marrandesh lance un regard circulaire, observe le ciel blanchi, et empoigne Pierretouque. «  Allez il ne faut pas traîner maintenant. Nous voilà hors-la-loi et fuyards ! Tout un programme... »

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