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Le Blog de Babasse
12 janvier 2007

Roman

III

Sans un mot, ils reprirent leur marche d’un pas solennel et précis. Le soleil sortait à peine de derrière les toits quand ils arrivèrent à l’impasse du Rat. Les rues de Colonville était encore endormies, et seul le bruit d’un chat fouineur inquiéta les deux comploteurs. Puis le coq se mit à chanter.  On entendit alors un peu plus haut des bruits de bottes et quelques ordres militaires énoncés à pleine voix.
" Ca y’est, ils se mettent en place !", chuchota distinctement l’une des deux ombres furtives qui s’évanouirent alors dans un renfoncement obscur au 8 de l’impasse du Rat. Trois minutes plus tard les deux ombres réapparurent : elles avaient revêtu l’apparence de soldats.
La Garde Jaune était maintenant en poste à l’extrémité sud du Grand Parvis. Cent casqués se tenaient le dos bien droit et le menton fier, attendant bien sagement les ordres de leur supérieur. Dans cet instant suspendu, parfaitement silencieux, nos deux ombres s’ajoutèrent sans être vues à l’arrière du groupe, et se mirent instantanément au garde à vous.

***

Jour de défilé sur le Grand Parvis. Comme à l’accoutumée, Constantin Cariot, gouverneur de  Popouasie depuis maintenant trente-sept ans, s’apprête à passer en revue les troupes de sa Garde Jaune. Ce matin-là il a revêtu un complet en taffetas gris, une paire de gants en cuir de Bordeaux et un chapeau melon du plus bel effet. Sur les coups de sept heures il apparaît sur le perron du Palais, accompagné de son secrétaire attitré. D’un geste pénible de la main il ordonne alors au défilé militaire de s’engager. Les bottes sonores se mettent en branle cadencée et la ville endormie s’éveille à l’ écho entretenu de leur procession rectiligne.
Cachés à l’arrière nos deux héros habilement déguisés s’appliquent à mettre en pratique des mois de répétition chevronnée, pour ne pas dépareiller et se faire démasquer. Une deux, une deux,… La synchronisation est si parfaite qu’un moindre faux pas leur serait fatal.

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