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Le Blog de Babasse
13 septembre 2006

Les Clash, NTM et Babasse

La question c'est: "Qu'est-ce que j'ai envie de dire avec mes chansons?". Est-ce que j'ai envie de rester dans des thèmes petit bras tournant autour de l'amour, la mélancolie, l'introspection de soi, l'intimisme, le mal être, l'adolescent éconduit, l'adulte inadapté, j'en passe, ou est-ce que je désire prendre des risques, élargir mon horizon, au risque de paraître emprunté et de me confronter à mes limites? Bonne question, et je me remercie de me l'avoir posée.

Je répondrai en première approche par un exemple. Un certain Dominique A a claironné sur quelques ondes médiatiques, ces dernières années, qu'il en avait marre du nombrilisme et qu'il voulait faire de la grande chanson. Ce qui nous a valu deux derniers albums ambitieux mais énormément littéraires au sens emphatique et bavare du terme. Certes les thèmes et la narration employés amènent au voyage, au rêve, à la poésie, aux histoires variées, mais ce déploiement de mots et de volontarisme exacerbé, a tôt fait de me lasser. L'économie de moyens a aussi du bon. Il faut être en forme pour regarder un péplum jusqu'au bout sans bailler.

Autre problème: je suis à l'aise comme je l'ai déjà dit, lorsque j'emprunte les codes, le style d'un autre artiste, d'un autre genre que celui principal que je me destine. En fait je ne sais pas encore chanter par moi-même. Après tout ce n'est pas un hasard. Actuellement comme d'autres j'ai du mal à m'accepter à la place où je suis, homme que je suis, dans une société, dans une histoire, avec les autres. Je ne m'imagine pas chanter pour et avec une communauté d'esprit. Ce que je veux dire c'est que quand j'imagine les Clash ou NTM, je les sens certains d'être chefs de file, ou porte-parole, ou passeurs d'une génération, d'un groupe. C'est ce qui leur donnait je crois une énergie vitale, une urgence, et ce qui a fait leur succès et leur talent.
Alors que moi, si c'est pour plaire aux trentenaires déboussolés de dire: qui suis-je où vais-je, non merci, je ne veux pas de cette communion là.

Autrement dit, j'aimerai avoir un discours en partie "étendard", au bon sens du terme. Je ne veux rien asséner, juger, proposer. Je voudrai juste avoir le sentiment, pour moi, de dire et transmettre des paroles, des mélodies, des actes dont je suis fier de la portée, de l'effet, qu'elles pourraient avoir, et pas seulement chez des gens qui me ressemblent (à première vue).

Mais avec quel langage? Dans la vie de tous les jours j'ai ma façon de parler, un certain accent pointu qui vient de la région parisienne, sans être celui assimilé jeunes de cités et relayeurs. Dans la chanson je chante comme Souchon (déjà dit), comme ces nouveaux chanteurs français qui m'énervent pour la plupart. Je ne suis pas en train d'arriver sur la conclusion stérile du "Toute façon j'suis qu'un nul", je réflexionne.

Propos, langage et façon de chanter: trois chantiers inaboutis en 33 ans de vie ici bas.

L'emploi de l'anglais est moins paralysé par l'enjeu. L'investissement personnel y est moins fort puisque je parle alors une langue qui n'est pas la mienne. Je décontextualise ainsi ma démarche. Et je floute aussi les images poétiques et sémantiques. Par exemple ce matin en revenant de la crêche, dans la voiture, une phrase chantée m'est venue: "Dangerous ones in a rocking town". C'est pas beau ça franchement? Ca claque, c'est ouvert, c'est large, à partir de là tout est possible. On sent que l'auditeur aura le champ libre de l'interprétation. Moi j'imagine une ville américaine des années cinquante, style West Side Story, oui en fait cette phrase me fait penser à ce film. "Voyous dans la ville", aurait chanté Johnny dans la version francisée. C'est autre chose.

Voilà ce que je voulais dire aujourd'hui, avant d'aborder la composition de nouvelles chansons. Ah oui sinon j'ai décidé de jouer sur une guitare électrique, avec un multi-effet (si j'arrive à comprendre pourquoi il déconne). Je compte garder une toute petite dizaine de chansons d'avant.

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Commentaires
B
qu'est-ce qu'il devient d'ailleurs ?
Répondre
K
Un discours universel, une guitare électrique, des mélodies, en anglais mais c'est ... Brian Adams
Répondre

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