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Le Blog de Babasse
12 juillet 2006

Premiers émois musicaux

Pour les premiers souvenirs musicaux, je peux remonter jusqu'à mes cinq ans, en 1977-78. C'est mon frère Olivier, 6 ans de plus que moi, qui a débuté ma culture musicale. Il écoutait sur son tourne disque, dans sa chambre, le stock parental plus des achats à lui sans doute. Notamment les deux compils rouge et bleue des Beatles. Comme tout le monde, j'étais fasciné par les deux photos prises à 10 ans d'intervalle. Elles ont fondé ma mythologie du groupe de pop et du temps qui passe et de l'âge. Je me disais alors qu'on ne laissait pousser sa barbe qu'en vieillissant, comme les Beatles et mon papa.

Mais il y avait aussi Julien Clerc (Olympia 70), les Moody Blues, Anne Sylvestre, Titi et Grosminet,...

Depuis cet époque, la musique a toujours été associée consciemment à la vie et aux souvenirs. La légende et mon paradis musical à moi ont été fondés beaucoup par les Rolling Stones. Ils étaient la sauvagerie rock (les hurlements continus du public sur l'album "Got You Live"), mais aussi le consensus familial (évident sur "Faraway Eyes" de l'album "Some Girls"). Bob Dylan aussi était le consensus familial. La musique était joie.
Ce qui a relié musique et mélancolie, date de mes cinq ans. Un dimanche soir mes parents étaient inquiets de ne pas voir revenir mon frère du foot. Dans cet atmosphère plombé, j'écoutais "London Town" des Wings.

La musique c'était l'appartement mais aussi la voiture au bord de mer. La musique était partout.

La musique c'était avant tout un objet religieux: le vinyl, que je n'ai pas eu le droit de toucher pendant longtemps. J'essayais de le tenir au maximum du bout de mes petits doigts, sur la tranche lisse extérieure. J'en chiais. Un jour, solennellement, mon père m'a autorisé à mettre un disque tout seul. J'étais paniqué. Car il y avait dans la famille un respect religieux de cet objet fragile qu'on ne devait pas abimer. Je trouve ça rétrospectivement un peu exagéré, et d'ailleurs aujourd'hui je prends un malin plaisir à mettre mes gros doigts sales en plein sur le microsillon. Notre platine était manuelle alors il fallait bien positionner le bras au dessus du début. Comme je redoutais comme la peste de commencer en plein dans la première chanson, il m'arrivait de faire déraper le saphir en dehors du disque, vers un néant musical atroce fait de crachats sonores horribles. Aussi quand l'amorce du vinyl était petite, ça promettait d'être tendu. J'en tremble encore. J'avais par ailleurs moi aussi la hantise des disques rayés. Lorsque le fil magique de la chanson était rompu, c'était l'angoisse, je n'ai jamais compris pourquoi à ce point.

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